Le Tour du M.. arais poitevin en 80 minutes !
Au septième ciel
Monter dans les airs en montgolfière est une occasion rêvée de larguer les amarres. Mes plans de voyage au long cours modifiés, quelle excellente possibilité de m’évader, de m’élever ! Le rendez-vous est fixé un soir de juillet pour voler au-dessus du Marais poitevin… Les ventilateurs en marche, l’air chaud entre dans la toile et gonfle le ballon pour redresser la nacelle. Il s’agit maintenant de prendre appui sur les marchepieds pour escalader et entrer dans la nacelle qui est spacieuse. Nous sommes répartis en quatre îlots de quatre personnes, le pilote aux commandes pour actionner les quatre brûleurs formant de belles flammes. Le ballon s’élève légèrement retenu par un système de cordes à la voiture puis, lorsque nous atteignons une certaine stabilité, l’amarre est larguée et nous nous envolons à la recherche d’un courant ascendant. Je ressens de la légèreté. C’est majestueux, magique, magnifique, à la fois émouvant et surprenant : des champs s’étendent à perte de vue et, au loin, le soleil fait briller la surface de l’océan. Nous nous élevons à 600 m au-dessus du sol et je suis émerveillée par le calme environnant. Quatre montgolfières autour de nous forment un ballet féerique. Une sensation de bien-être total m’envahit. Je comprends l’expression “être au septième ciel !”.
Lâcher prise
Les vents tournent et nous ne survolerons qu’une partie du marais sans aller jusqu’à la côte… Effleurer la cime des arbres, caresser les branches et admirer le reflet dans l’eau de notre ballon ont un côté magique, à la fois éphémère et étonnant. Quelques chevreuils sont pris en flagrant délit dans les champs de blé, un renard s’enfuit sous notre ombrage… Reconnectée à la nature, j’oublie tout et profite de l’instant présent.
Dans les jardins survolés, c’est l’heure de l’apéritif : nous sommes invités de toutes parts. La montgolfière, presque silencieuse, attire tous les regards par son côté “extraordinaire” et suscite beaucoup d’intérêt.
Le bruit des brûleurs effraie les animaux, mais nous permet de reprendre de la hauteur. Les éoliennes au loin, comme les lignes à haute tension, représentent des obstacles. Quand la luminosité n’est plus assez bonne, il ne faut prendre aucun risque et donc atterrir au moins une heure avant le coucher de soleil. Les montgolfières sont autorisées à se poser où le vent les porte : un champ assez grand, non cultivé, sans animal et si possible avec un accès voiture pour la remorque. Quand il est déjà temps d’envisager l’atterrissage, nous arrivons trop vite, le pilote remet les gaz pour prendre de la hauteur et choisir un autre champ. Dix minutes plus tard, bien accroupis dans la nacelle suivant les consignes, nous attendons le premier impact. Rebond léger puis nous sommes stabilisés. Deux personnes quittent la nacelle pour retenir le ballon à l’aide de cordage et laisser l’air s’échapper par le haut : le ballon se couche sur le côté. Nous pouvons sortir et participer au dégonflage puis roulage de la toile qui pèse près de 300 kg. Le vol a duré environ 80 minutes… Nous sommes partis moins loin que Phileas Fogg et Jean Passepartout, mais nous avons profité à la fois du spectacle et de cette ambiance calme et apaisante. J’ai ressenti de belles émotions pendant ce vol.
Merci les amis!
publié dans le Globe-trotters n° 199 69 (ABM)