L’île Maurice : sur les traces de mon oncle Gérard missionnaire spiritain pendant 40 ans


Séjour ponctué de rencontres toutes plus touchantes les unes que les autres où chacun vit sa foi profondément mais un peu selon ce qui l’arrange !

La famille de Marjorie d’Avrincourt (paroissienne de la l’église de Bel-Air) m’accueille pour un pique-nique à la mauricienne. C’est à dire avec toute la famille, cousins oncles et tantes: retrouvailles joyeuses sur la plage de Mont Choisy (près de Trou aux biches). C’est l’occasion de goûter des plats préparés : crêpes de lentilles avec du poulpe ou du giromon (sorte de citrouille) et de délicieux fruits : la goyave de Chine (petite cerise) le Jamala (qui ressemble à un petit poivron rouge mais qui pousse en grappe sur un arbre). Après le repas: on danse bien sûr : segue ou sega (va falloir que je travaille mon déhanché pour être à la hauteur!).
En fin de journée Marjorie me propose d’aller vers Cap Malheureux car j’ai gardé un beau souvenir de cette église au toit rouge que je voulais revoir et ce n’est pas trop loin plus au Nord. Ensuite nous dînons de restes du pique nique sur la plage « Butte à l’herbe » où l’on arrive juste pour le coucher de soleil.
Nous avons eu de bonnes discussions aujourd’hui et Marjorie m’a raconté sa vie, ses joies et ses peines et ses engagements dans l’église avec son mari et dans la paroisse. Sa fille Lydie est très heureuse de faire partie de la communauté du chemin neuf et pourra partir aux JMJ de Lisbonne cet été.
Au niveau de la religion je suis impressionnée de voir que les mauriciens sont très pratiquants et tolérants: ils passent à l’église faire une petite prière avant d’aller faire les courses, les appels du muezzin matins et soirs sont tolérés et au niveau des communautés ils vivent avec les chinois comme avec les hindous, qui représentent la communauté la plus importante.par contre les hindous et les tamouls s’entendent moins bien.

J’ai retrouvé le père Bernard Hym pour la célébration à Ste Croix et il accompagné chez d’autres confrères : père Tadeusz que j’avais connu il y a 23 ans … et père Jean-Luc qui était le stagiaire de Gérard à son arrivée à Maurice c’est très émouvant car chacun raconte son anecdote et ses meilleurs souvenirs. Quelques photos ressortent des tiroirs aussi et je me rends compte à quel point il a marqué les esprits et il manque aux uns et aux autres. J’ai retrouvé aussi la première paroissienne qui l’a accueilli à Chemin-grenier: Medge et son fils Sylvain m’ont recue dimanche matin et Medge m’a expliqué qu’ici il venait comme dans sa seconde famille : c’était la où il venait se reposer et où il vivait comme un fils ou frère pour les enfants. L’ après-midi je suis allée rencontrer l’ancien évêque et ami Déni Wiehe qui venait de se faire opérer de la hanche mais ne voulait pas que je reparte sans l’avoir vu! Encore une fois beaucoup de témoignage sur l’activité intense de mon cher oncle et son niveau d’obéissance bien remarqué et remarquable, car tout le monde savait qu’il ne voulait pas rentrer mourir en France et qu’il avait réservé sa place dans un caveau de Maurice mais il a obéit à son Supérieur des spiritains et il est rentré ! Là aussi une manière de témoigner de sa foi.

Impossible de faire un pèlerinage sur les traces de Gérard sans passer par une visite au Centre d’Accueil de Terre-Rouge.
Démarrage du 179eme stage depuis 1986 ce lundi matin, jour de rentrée nationale pour tous les mauriciens.
Clara et Joe accueillent 12 jeunes drogués(75%) ou alcooliques et j’assiste au lancement du stage et à l’accueil, devant témoigner au nom du père Gerard Guillemot!
Quelle énergie donne chacun pour motiver ces stagiaires à puiser en eux la force de s’en sortir : Joe témoigne en tant que Directeur du centre il est un ancien stagiaire et raconte qu’il vit depuis 36 ans d’abstinence mais c’est un combat quotidien et une décision de tous les jours. Il est le seul survivant de son groupe car le seul à avoir lutté tous les jours. Il faut ,dit-il « Reconnaître que nous sommes malades et pas uniquement de manière éphémère mais à vie. Se donner des objectifs pour progresser et se soutenir les uns les autres » quelle leçon de vie !


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